Accord de partenariat
Esprit-Université Nice Sophia Antipolis

 

Une délégation de l’Université Nice Sophia Antipolis – UNS –  conduite par son Président, le Professeur Albert Marouani, a rendu visite à Esprit le 15 Novembre 2010 en vue de la signature d’un accord-cadre de coopération entre les deux établissements. La délégation comprenait également Mr Philippe Gourbesville, Directeur de l’Ecole Polytechnique de l’Université (Polytech’Nice-Sophia) et Mme Anne-Marie Hugues, responsable du Master IMAFA (Informatique et Mathématiques Appliquées à la finance et aux Assurances)au sein de cette école. Etait également présent Mr Mohamed Jaoua, Professeur à l’Université Nice Sophia Antipolis.

Réunion des deux partenaires ESPRIT - UNS
Accueillie par le Professeur Tahar Ben Lakhdar, Directeur-fondateur d’Esprit, la délégation a aussitôt procédé à un vaste échange de vues avec ses partenaires sur les possibilités de coopération en matière d’enseignement et de recherche ouvertes entre leurs institutions. La délégation d’Esprit comprenait notamment, autour de son directeur, MM Lamjed Bettaïeb, Directeur des Etudes, Farouk Kammoun, Directeur d’EspriTec et Fayek Rachdi, directeur d’Esprit d’entreprises.
 

Anne Marie Hugues avec les élèves d'ESPRIT

Après le déjeuner pris en commun dans la salle de restaurant d’Esprit, la cérémonie de signature de la convention s’est déroulée à partir de 15 :30 dans une bibliothèque dans laquelle se pressaient étudiants, enseignants et de nombreux invités.

 
Signature de l'accord de partenariat

Conférence «  La crise des subprimes : leçons et perspectives »
Donnée par le Professeur Albert Marouani

 

Faisant suite à la cérémonie de signature de l’accord de partenariat entre ESPRIT et l’Université Nice Sophia Antipolis (UNS) une conférence à été donnée par le Professeur Albert Marouani Président de l’UNS le lundi 15 Novembre 2010.

La conférence a porté sur la crise la plus grave depuis la deuxième guerre mondiale, qui a frappé  le secteur immobilier américain à partir de 2008. Elle s’intitule « La crise des subprimes : leçons et perspectives »

Professeur Albert Marouani

Dans un premier temps, le Pr. A. Marouani a fait un retour sur le déclenchement des faits qui ont présidé à la bulle immobilière et à son éclatement. Il a exposé et interprété le comportement de cette crise en insistant notamment sur la non réglementation des activités d’intermédiation immobilière et la « titrisation ». En effet, la titrisation consistant à transformer les lignes de crédit hypothécaire en titres échangeables sur les marchés financiers, et permettant habituellement de diversifier les risques et d’élargir les sources de financement, est devenue un art consommé du camouflage générant une énorme bulle d’opacité. Pour ne citer qu’un exemple, le Pr. A. Marouani a exposé le cas de  la banque allemande IKB, insistant à la fin de cette partie sur la défaillance des agences de notations causée par des conflits d’intérêt permanant.

 

Dans un deuxième temps, le Pr A. Marouani  a  mis en évidence une interprétation structurelle de la crise. Il a notamment expliqué le rôle de la globalisation qui a fait apparaître une faiblesse structurelle du « politique », dont l’aire d’influence dépasse rarement le niveau national, par rapport au « pouvoir économique » qui se déploie sur une aire mondiale internationale.

  
  
    M. Philippe Gourbesville     Mme. Anne-Marie Hugues       Pr. Mohammed Jaoua

Plusieurs leçons doivent être tirées de cette crise notamment les erreurs dues à la politique macroéconomique et la nécessité de remédier au déficit extérieur structurel des USA. Il convient de repenser la coordination internationale des politiques macroéconomiques dans le cadre d’un keynésianisme renouvelé. Face à une crise globale et systémique, il faut être en mesure d’apporter des réponses globales qui transcendent les intérêts nationaux. Il convient aussi de prendre en compte globalement les effets de la crise sur les économies émergentes et ne pas rester focalisé sur les seuls pays développés.
 

Intéressantes rencontres pendant les pauses-café

Le Pr. A. Marouani a souligné qu’il faut prendre à bras le corps la gestion de la crise bancaire, qu’il faut que l’UE, la Chine et le Japon assument individuellement ou collectivement le rôle de locomotives de l’économie mondiale en dehors des USA si l’on veut éviter le retour du protectionnisme.

Cette crise ne peut, selon le Pr. A. Marouani, conduire à reproduire les formes de régulation anciennes. La crise de 29 a permis l’émergence de l’Etat moderne et des politiques macroéconomiques keynésiennes. Celle de 2007 devrait conduire à l’émergence de formes de régulation mondiale globalisée. Une autre perspective de cette crise est la résurgence de la politique dans la sphère financière. Plusieurs choses doivent entrer en considération et deviennent primordiales : repenser la totalité de l’encadrement institutionnel et réglementaire, re-segmenter les marchés financiers, re-réglementer, contrôler et repenser la régulation mondiale. Il faut aussi relancer et stabiliser la croissance, l’accroissement des salaires et réduire les inégalités, coordonner les politiques macroéconomiques, réagir en interne : pour reprendre ses propres termes «  les USA doivent réapprendre les vertus de l’épargne et la chine celle de la consommation ».

 

Par la suite une séance de débat a été animée par le Professeur Mohamed Jaoua qui a donné la parole aux auditeurs présents à cette conférence, au nombre desquels des cadres bancaires et financiers les journalistes et les étudiants.